La littérature doit provoquer, frapper d'un uppercut, changer le monde et nous-mêmes dans le monde
© Vanda Mikšić
Nous nous sommes entretenus avec Vanda Mikšić - poète, traductrice et professeur d'université - à l'occasion du Mois de la Francophonie et aussi d'un autre concours du roman de l'année organisé par Tportal, dont elle présidera le jury pour la cinquième année consécutive.
Vanda Mikšić est traductrice, poétesse, professeur et scientifique, et l'une des promotrices les plus actives de la francophonie en Croatie. Elle enseigne au Département d'études françaises et francophones de l'Université de Zadar. Elle est membre du comité de rédaction du magazine Tema, ainsi que coéditrice de la collection du Domaine croate de la maison d'édition française L'Ollave. Elle a également publié de nombreux titres de poésie en France et en Croatie, et ses poèmes ont été traduits en macédonien et en turc.
Jusqu'à présent, elle a traduit une soixantaine d'ouvrages de l'italien et du français (prose, poésie, théorie littéraire, philosophie, actualité, livres pour enfants) et elle traduit également de la poésie croate contemporaine vers le français. Pour ses traductions, elle a remporté de nombreux prix internationaux et nationaux, tels que le prix d'État Iso Velikanović pour la traduction du roman de Georges Perec La Vie mode d'emploi, et en 2014, le ministre français de la Culture lui a décerné l'Ordre de Chevalier des Arts et des Lettres. Il y a quelques raisons de parler de cette productrice culturelle et scientifique polyvalente, et nous en retiendrons deux des plus actuelles : le Mois de la Francophonie et l'annonce du concours de Tportal pour le roman de l'année, dont elle est la présidente du jury.
Matej Ivušić : Il y a plusieurs raisons à cette conversation, mais commençons par la Francophonie, étant donné que mars est traditionnellement le mois où l'accent est mis sur la langue française et la culture française. Quelle est notre attitude à l’égard de ces choses ?
Vanda Mikšić : La langue et la culture françaises sont présentes depuis longtemps dans la culture croate. Les traces et les échanges remontent loin dans le passé, je pourrais citer Hermann Dalmatin, philosophe, scientifique et traducteur du XIIe siècle, qui étudia en France pour traduire ensuite en latin, comme par exemple, le Coran et le Planisphère de Ptolémée. Plus proche de nous, à Dubrovnik au XVIIIe siècle, il y avait un grand amour pour la culture et la littérature française, notamment Molière, dont 24 comédies furent alors traduites ou adaptées. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les écrivains français ont grandement inspiré les écrivains nationaux, August Šenoa - le rédacteur en chef de Vienac - était un grand francophile, et dans la première moitié du XXe siècle, la littérature française a commencé à être traduite plus systématiquement, nous savons que beaucoup de nos écrivains et artistes se rendirent à Paris, qui fut longtemps la capitale culturelle mondiale. Je peux aussi rappeler que l'Institut français de Zagreb ouvre dès 1921, et qu'aujourd'hui il y a des Alliances françaises dans toute la Croatie, la langue française est enseignée dans les écoles, dans les écoles de langues étrangères, à l'École française, dans les facultés de Zagreb et de Zadar...
Mais la francophonie est bien plus large que les seules langue et culture françaises, à savoir qu'il faut distinguer la francophonie par un petit « f », qui est la communauté de tous les locuteurs de la langue française quelle que soit leur nationalité, et une autre avec un « F majuscule », qui est le nom plus succinct de l'Organisation internationale de la Francophonie qui regroupe autour de la langue française 88 pays aux statuts intégral, d'associé et d'observateur, à laquelle la Croatie a adhéré en tant qu'observateur il y a 20 ans. Mars est le mois de la francophonie, célébré partout dans le monde, y compris en Croatie, avec des activités et des événements nombreux et variés, mais les personnes qui s'efforcent de rapprocher la langue française et les cultures francophones du public croate le font en réalité toute l'année. Par exemple, le projet de l'Institut français en coopération avec l'Université de Zagreb et Zadar prévoit la remise du Goncourt croate, un prix littéraire décerné au mois de mai par les étudiants de langue et littérature françaises.
J'ai l'impression que la francophonie est appréciée avant tout dans la haute société, c'est-à-dire que la langue française n'est pas largement apprise en Croatie, bien qu'elle soit la cinquième langue en termes de locuteurs dans le monde. Comment changer cela ?
Le français est la cinquième langue mondiale en termes de nombre de locuteurs – ils sont 321 millions et ce nombre est en croissance rapide, notamment dans les pays africains - mais c'est aussi l'une des trois langues de travail des institutions européennes, au même titre que les autres langues enseignées au monde. La langue française est encore largement la langue de la diplomatie et du journalisme, et je n'ai même pas besoin de mentionner la gastronomie, la mode et la science. Bref, dans le monde, ce n’est pas la langue d’une élite, mais une langue parlée sur les cinq continents dans toutes les couches sociales. Dans l'éducation croate, c'est la quatrième langue étrangère en termes de représentation, après l'anglais, l'allemand et l'italien, pour un certain nombre de raisons historiques et culturelles, ainsi que de politique éducative. Je dois souligner que dans la plupart des pays de l’Union européenne, l’apprentissage de deux langues étrangères est obligatoire, alors que dans notre pays ce n’est toujours pas le cas. De plus, très souvent, une deuxième langue étrangère facultative ne s'intègre pas bien dans le programme scolaire, et souvent, en raison du nombre insuffisant d'élèves, les cours dans la langue théoriquement proposée ne sont pas dispensés. Aussi, une politique de démotivation de l’apprentissage d’une deuxième langue étrangère est actuellement en vigueur. Le fait est que la langue française se classe bien mieux dans le monde que chez nous, où 0,8 % des élèves l'apprennent en primaire et environ 3 % au secondaire. Ce qui est intéressant cependant, c'est la disproportion du traitement que reçoit la langue française dans l'éducation par rapport à la culture, plus précisément à la littérature. Notre production de traduction littéraire reflète bien la place mondiale de la littérature française et francophone, deuxième en termes de représentation, après l'anglophone. Il faut donc partir de la politique éducative, sensibiliser les enfants et les jeunes à cette langue belle et importante, et en ce sens, l'Institut français a lancé l'automne dernier un projet intéressant avec des enfants de maternelle.
Vous avez traduit plus de 50 livres, soit du français, soit de l'italien. Quels sont les plus grands défis du travail de traduction ?
Il est difficile de répondre à cette question générale car chaque œuvre littéraire que vous rencontrez est un monde en soi, avec ses lois, sa logique et ses couches, avec des défis qui peuvent se trouver à tout niveau des enjeux (inter)linguistiques ou (inter)culturels. Mais le traducteur n'est pas seulement en
relation avec le texte - c'est-à-dire avec l'auteur, son œuvre et son contexte socio-historique - mais aussi avec le client et le public, à savoir le lectorat. Ceux qui ne s'occupent pas de traduction pensent souvent qu'il suffit de connaître deux langues, mais il s'agit d'une activité cognitive très complexe, qui implique de vastes connaissances générales et de lecture, ainsi que de la créativité, de la patience, une attention aux détails, de l'ingéniosité, etc. Traduire un texte littéraire est un acte subjectif d'interprétation, c'est-à-dire l'une des lectures possibles de ce texte, et les décisions de traduction impliquent certains aspects éthiques et idéologiques. J'écris sur tout cela dans le livre qui vient de paraître Tragom Georgesa Pereca (Sur la trace de Georges Perec). La traduction littéraire comme l’écriture d’une lecture.
En plus de traduire de nombreux auteurs français vers le croate, vous traduisez également des auteurs croates vers le français. Quel est l’accueil de nos auteurs en France ?
Depuis longtemps, depuis la fin du siècle dernier (rires), je traduis de la poésie croate en français. Tout a commencé lorsque Slavko Mihalić m'a demandé de faire une sélection de ses poèmes et de les traduire. Au début, je pensais que je n'étais vraiment pas le genre de personne capable de cela parce que le français n'est pas ma langue maternelle, mais quand j'ai commencé, j'ai réalisé que cela m'amusait beaucoup. En général, j'aime ce que je fais, mais j'aime particulièrement traduire de la poésie croate en français. En partie du fait du processus lui-même, parce que je joue et j'apprends, en partie du fait que je me mets alors dans une position de fragilité et de doute. En effet, je me sens toujours immature face à une telle tâche. C'est pourquoi mes traductions doivent toujours être lues par au moins un francophone avant publication. Mais depuis 2012, je collabore à un projet fondamentalement fou, initié par Jean de Breyne, poète et éditeur français. À Martina Kramer, Brankica Radić et moi-même - nous traduisons et écrivons toutes les trois, il a proposé de lancer une collection Domaine croate/Poésie dans le cadre de sa maison d'édition L'Ollave et de publier chaque année deux recueils de poèmes traduits du croate.
Nous avons accepté ce rythme et nous nous y tenons : jusqu'à présent, nous avons publié vingt-cinq auteurs des XXe et XXIe siècles, de A. B. Šimić et Dobriša Cesarić à Marija Čudina et Anka Žagar jusqu'à Ana Brnardić et Alen Brlek. Lorsqu’il s’agit de la réception de nos auteurs, il faut distinguer les genres littéraires, la poésie n’a certainement pas la résonance que peut avoir la prose, notamment les romans. L'Ollave est très précieuse et dynamique, elle est présente dans les salons et les foires du livre, les festivals et des lectures se tiennent partout en France et au-delà (nous avons représenté des traductions et des poètes croates en Belgique et au Maroc), nos livres ont reçu un grand nombre de critiques et de commentaires, ils se vendent sans doute beaucoup mieux qu'en Croatie, mais la poésie reste encore dans un cercle de lecteurs relativement fermé, les Français disent « confidentiel »... Les œuvres dramatiques ne reçoivent pas non plus un large accueil, mais je tiens ici à mentionner que nous disposons de trois infatigables et précieux traducteurs de notre littérature vers le français : Nicolas Raljević traduit des œuvres dramatiques avec un rythme incroyable, Chloé Billon traduit avec brio des œuvres en prose (Ferić, Baretić, Perišić, Savičević Ivančević, Drakulić, Karakaš, Ugrešić...), pour lesquelles elle a reçu plusieurs prix, tandis qu'Olivier Lannuzel a obtenu un succès exceptionnel avec les traductions des romans de Jurica Pavičić. En plus de ce dernier, parmi les auteurs croates bien accueillis en France, on peut citer Predrag Matvejević, Slavenka Drakulić, Miljenko Jergović, Dubravka Ugrešić, Robert Perišić... Krleža, par exemple, a été beaucoup traduit à une époque. On doit également de nombreuses bonnes traductions à Janine Matillon et Mireille Robin.
Une autre raison de notre interview se trouve dans le choix de Tportal pour le roman de l'année, dont vous êtes présidente du jury. À quoi vous attendez-vous cette année dans le domaine du roman ?
C'est la cinquième année que la même composition du jury décide du meilleur roman publié l'année dernière. Cela signifie que d'ici juin de cette année, Anica Tomić, Andrea Milanko, Robert Perišić, Boris Jokić et moi-même lirons environ 250 romans croates publiés au cours des cinq dernières années, car nous en recevons une cinquantaine chaque année ! La production n'est pas de la même qualité chaque année, mais une quinzaine de romans qui valent la peine d'être lus sont régulièrement sélectionnés, même si onze d'entre eux sont inclus dans une sélection plus large, donc déjà à ce stade nous devons écarter certains d’entre eux que nous avons aimés. Les romans sélectionnés sont en réalité ceux qui se trouvent à l'intersection de nos goûts, et nous discutons de chacun d'eux et leur consacrons suffisamment de temps. Pour le concours de cette année, j'ai déjà lu un certain nombre de romans, certains sont excellents, il y en a toujours, et en effet je peux dire que vu le nombre d'habitants et le rayonnement de notre langue, nous avons une assez solide production littéraire. Je parle aussi des œuvres dramatiques et surtout de la poésie.
Quelles sont les tendances du roman croate, nous sommes-nous enfin éloignés de ce qu'on appelle la « prose réaliste » ?
La prose croate est profondément ancrée dans la réalité, dans la société, dans le présent, même si elle n'est pas non plus étrangère au passé : la Seconde Guerre mondiale reste un thème récurrent. Les thèmes sombres prédominent généralement, il y a peu d'humour et peu d'imagination et de folie, il y a peu d'expérimentation. Personnellement, cela me manque dans notre littérature, et c'est pourquoi je suis très encline à ce genre de romans, même lorsqu'ils ne sont pas au niveau de leur ambition. Mais la réalité peut aussi être écrite intelligemment et habilement dans la littérature, il y a des auteurs qui transforment tout en littérature, qui retravaillent la réalité dans de nouveaux mondes, par exemple en reliant de manière inattendue des segments de réalité que nous n'avions pas connectés auparavant. Pour être tout à fait honnête, je suis surtout fatiguée des romans écrits selon la formule : une couche locale, une couche globale, une couche de question d'actualité, une couche du socialement correct dans l'air du temps... Je pense que la littérature devrait briser les formules et la bonne correction, doit provoquer, subvertir, être soi-même, et tout ça avec une phrase qui vous frappe d'un uppercut et qui vous change en redistribuant conceptuellement le monde, et vous dedans. Il y a généralement peu de prose de ce genre de nos jours, car plus il y a d’intérêt commercial, moins il y a de littérature... C'est à quel point j'en appelle à une poésie qui échappe aux catégories et aux rapports marchands !
Quels précédents lauréats ou finalistes vous ont le plus impressionnée ?
Notre jury composé de cinq membres a sélectionné les finalistes et les gagnants et ainsi nous nous sommes exprimés sur leur qualité, et aussi sur leur portée. Je ne pense pas qu'il serait juste envers les autres membres du jury de commenter des romans séparément, d'en isoler certains ou d'énumérer des titres qui n'ont pas atteint la finale ou un choix plus large. D’autant plus que nous jugeons cette année encore dans une même composition du jury.
Vous enseignez à la Faculté de philosophie de Zadar. Dans quelle mesure est-il important de décentraliser l’éducation et la culture ?
L'Université de Zadar est une université intégrée et ne dispose pas de facultés distinctes, mais est structurée en départements, je travaille donc au Département d'études françaises et francophones. L'éducation en Croatie est décentralisée, car il existe des universités, des facultés et divers établissements d'enseignement supérieur dans plusieurs villes, bien que l'Université de Zagreb soit la plus grande et attire le plus d'étudiants. Par ailleurs, avec la dynamique des études à l’étranger et la multiplication parallèle des établissements d’enseignement supérieur et des programmes d’études, l’offre est désormais supérieure à la demande, ce qui se voit d’année en année dans le nombre d’étudiants inscrits. Or nous ne sommes pas – ou pas encore – devenus attractifs pour les étudiants étrangers. Nous devons donc concentrer à nouveau notre attention sur la politique et la stratégie éducatives. D’autre part, pour qu’une université décentralisée soit attractive et pour que les étudiants s’y inscrivent, elle doit offrir un programme d’études de qualité, ainsi que des infrastructures associées, depuis l’hébergement jusqu’à la restauration. Les universités publiques ne peuvent pas non plus y parvenir sans le soutien de l’État et des collectivités locales, et pas seulement au point de vue financier. La ville elle-même doit reconnaître l’importance de l’existence d’une université, du potentiel intellectuel et créatif des enseignants, ainsi que du potentiel de jeunesse porté par la population étudiante. La culture est directement liée à cela. Certaines villes se sont réveillées ces dernières années et investissent réellement dans la culture à différents niveaux, même s'il y a toujours du travail à faire. Ici, je pense par exemple à Šibenik, une ville où je n'ai jamais vécu, mais d'où je proviens, où je vais souvent et remarque vraiment des changements. Je dirais que cela peut servir d’exemple positif de la façon dont beaucoup de choses peuvent être accomplies avec des mesures judicieuses dans un laps de temps relativement court.
En regardant votre biographie officielle, on se demande comment vous parvenez à faire tout cela. A savoir, vous travaillez sur trois voies - vous enseignez à l'université, vous traduisez beaucoup et écrivez de la poésie - et vous réussissez dans tout. Quel est votre secret ?
Si vous voyiez seulement ma biographie non officielle et ma vie de tous les jours ! Par exemple, chaque jour, je promène mon chien pendant deux heures, je prépare le déjeuner, je dors suffisamment, je rêve beaucoup... Blague à part, de votre énumération, le plus compliqué est le fait que je vive à Zagreb et travaille à Zadar, et que je fasse partie des rares personnes de Zagreb qui s'interrogent si souffle la tempête quand ils se rendent au travail !
Je pense qu'écrire, traduire et enseigner ses connaissances et ses expériences aux jeunes générations est quelque chose qui se construit et se complète naturellement, et à cela j'ajoute également des travaux de lecture et de recherche. Je le vois comme différentes facettes d’un même métier. Et l'avantage, plutôt le privilège de mon travail, c'est la possibilité d'apprendre continuellement, la possibilité de vivre dans des mondes parallèles, et le fait que j'apprécie chacun de ces segments de travail... C'est peut-être un secret - maintenant ce n'est plus le cas ! - j'adore mon travail. J'essaie de transmettre cette passion à mes étudiants et je me consacre beaucoup à eux, donc cela me fait plaisir quand je vois qu'ils réagissent, qu'ils font des efforts, que certains d'entre eux signent aujourd'hui des traductions indépendantes...
Qu’aimez-vous lire pendant votre temps libre ?
À la lumière de la question précédente, je pourrais répondre que je n'ai pas de temps libre et que ce que je lis est presque régulièrement lié au travail d'une manière ou d'une autre. Mais ce n’est pas le cas, c’est-à-dire que cela dépend de la période. Je lis des livres que les gens m'offrent, qui me parviennent d'une manière ou d'une autre, que je trouve en chemin... Ici, je vais vous dire quels sont les trois livres qui se trouvent actuellement à mon chevet, en dehors d'un tas de romans de Tportal, (rires) : Le Trio bleu de l'auteur sénégalais Ken Bugul (parce que je l'ai acheté moi-même), Malina d'Ingeborg Bachmann (parce que j'ai récemment vu un film sur elle) et La défaite de l'Occident d'Emmanuel Todd (car il m'a été recommandé par ma chère amie Brankica Radić). Pendant que je promène mon chien ou que je prends le bus, j'écoute souvent des interviews et des commentaires sur des sites qui s'écartent des médias mainstream, par exemple sur le site français Elucid, qui propose d'excellentes interviews avec de grands sociologues, historiens, philosophes...
Je pense que c'est une question d'hygiène intellectuelle personnelle de ne pas être informé uniquement par les grands médias nationaux. Maintenant, je pourrais revenir à votre question sur l'apprentissage du français et dire enfin que l'apprentissage des langues étrangères est généralement l'une des façons de percevoir le monde qui nous entoure de manière plus complexe, par strates, sous différentes perspectives... Parce que chaque langue observe le monde sous un angle propre, et le multilinguisme implique que nous puissions voir le monde qui nous entoure sous différents points de vue et en acquérir ainsi une image plus complète.
Traduction de Nicolas Raljević
Initialement publié sur Tportal le 3 mars 2024