Mes mains d'ail de Vanda Mikšić
Le livret de poésie Mes mains d'ail de Vanda Mikšić vient de paraître dans la collection Fibre・s de la maison d'édition La tête à l'envers. La recueil est illustré par Annabelle Guetatra, et la collection dirigée par Jean-Marc Barrier.
Entre ironie et confidence, la voix de Vanda Mikšić, son piquant, son flux, pour dire un télescopage fréquent : alors que la vie du monde, parfois brutale et angoissante, fait effraction dans la vie quotidienne et familiale, l'auteure évoque ce drôle de mélange qui tient au désordre des pensées qui se bousculent dans la tête...
Rien n'est appuyé, tout est dit de notre seule issue : investir le quotidien pour rendre le monde plus aimant. Le texte est traversé d'une belle énergie de vie.
plongée dans le jour multiple
Nous avons tous vécu cela : vivre le proche tout en étant percevant le lointain, l’humain dans ses grandes dimensions. Et que faire de nos compassions, de nos révoltes quand l’immédiat nous appelle ?
Cercle intime, sphère familiale, le monde... Il fallait la présence de Vanda Mikšić pour écrire les télescopages en nous. En évitant le pathos et en ne lâchant pas l'essentiel, elle mêle humour et gravité dans un même mouvement, celui des pensées qui nous traversent. Elle saisit ce qui se trame dans l'être au monde, même et surtout dans une cuisine. Elle dit nos dimensions paradoxales, collée-sérrée à l'humain, et nous nous reconnaissons.
Et dans le jeu d'écart et de connivence texte/image, Annabelle Guetatra condense le naturel du dessin à l'impossible synthèse des différentes couches du réel, humanisant encore plus notre condition de citoyen étonné et parfois désemparé du monde. Les émotions sont un feuillage, et le raccourci des images nous saisit.
Tout embrasser, prononcer le désarroi et vivre avec cœur, disent-elles.
Jean-Marc Barrier
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Poète croate, traductrice, chercheuse et professeure, Vanda Mikšić a publié quatre livres de poésie en France, dont un, Des transports, avec Jean de Breyne.... Quand elle n’écrit pas en français, elle traduit ses vers elle-même, sinon elle confie cette tâche à ses amies et collègues, Brankica Radić et Martina Kramer.
Après plusieurs années d’expériences entre la photographie, l’installation et la performance, Annabelle Guetatra vit le dessin comme une obsession essentielle, une impérieuse nécessité. Elle explore d’une manière quasi-obsessionnelle l’état de corps-femme, et ses images nous racontent la vie, ses désirs, ses angoisses, sa magie et son étrange cruauté. www.annabelleguetatra.com