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Photo du rédacteurMarijan Grakalić

Pleurer la Turquie et la Syrie







Et chaque pensée frappe en voyant les images du tremblement de terre en Turquie et en Syrie. Les anciennes comme les nouvelles villes ont quasiment disparus en Anatolie, un des berceau de la civilisation. Amères sont les images et les larmes, tout comme la mort d’un milliers de gens, victimes du noyau en pierre qui les a condamné aveuglement, inexorablement. Aussi, j’espère que mes amis turcs se portent bien et qu’ils n’ont pas été touchés. L’été dernier je l’ai passé là-bas, à Bursa, qui heureusement n’a pas été directement touchée par cette tragédie. Des blocs de béton et de pierres restent couchés sur les rues craquelées, sous celles-ci des gens vivants enfouis, le froid prend son tribut, et les larmes pour la Turquie s’inscrivent dans l’histoire de la grande tragédie généralisée, tendue dans sa puissance et sa brutalité. De lourds nuages de douleur ont couverts toute cette contrée et les masses enterrées sous les ruines. L’esprit du monstre entrainé par de colossales forces originelles couvre tout un monde. Je ne ressens que de l’impuissance face au mal élémentaire et l’effroi et la panique qui l’entourent. Au sein de la terre règne sa tourmente intérieure qui emporte des vies, laissant derrière elle des fantômes. Et l’aide qui s’est dirigée vers le lieu de la tragédie, aussi modeste soit-elle, sauvera peut-être quelques personnes, quelques femmes, enfants, la vie de quelqu’un.


Les anciens Turcs racontaient des légendes sur l'esprit protecteur (iye) qui contrôlait les éléments et les forces naturelles. Entre les anciennes divinités originelles dans les temps lointains se déroulait des combats cycliques entre le bon dieu Tengri et le dieu maléfique des souterrains, Erlik. Leur volonté décidait de la souffrance et du bien-être des gens. Mais aujourd’hui nous savons que le tremblement de terre est un phénomène naturel qui frappe de toute sa force et toute son horreur des étendues terrestres.


Rien n’est resté dans les yeux, le voile de la tristesse couvre tout regard. Je ne sais pas s’il est possible de pleurer la Turquie, la Syrie et tout ces gens, leur destruction insensé dans la déchirure de la terre du ciel. Que Dieu soit avec eux.





traduit par

Yves-Alexandre Tripković

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