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Photo du rédacteurLe Fantôme de la liberté

Resistance now: Free culture


John Malkovich





La première représentation au théâtre national de Sofia de L’Homme et les armes (1894) de l'écrivain irlandais George Bernard Shaw, réalisée par John Malkovich, a été prise d'assaut par des centaines de protestataires, qui ont frappé le directeur et plusieurs personnalités tout en empêchant le public d'entrer.

La pièce L'Homme et les armes aborde sur le ton de l'humour la guerre serbo-bulgare de la fin du XIXe siècle, en forme de critique du militarisme et de l'héroïsation des combattants bulgares. C'est « une pièce légère, amusante que j'avais déjà mis en scène en 1985 à Broadway », a expliqué John Malkovich dans un entretien à l'AFP, trouvant « dangereusement naïve » l'idée de rechercher l'authenticité historique dans une pièce de théâtre.

Pour le parti ultranationaliste Vazrajdane, troisième force parlementaire, « la pièce est médiocre » et la mise en scène « absolument inadéquate ». « La place de telles œuvres n'est pas en Bulgarie », a renchéri l'Union des écrivains, offusquée par « la ridiculisation des milliers de soldats tombés sur le front pour la liberté et la réunification de la patrie ».

Dans le public, Nikolay Hristov, un architecte de 66 ans, n'a "rien vu d'anti-bulgare" dans une comédie qui "porte plutôt sur l'amour et des histoires d'honneur. Comme tous les Bulgares de mon âge, j'ai servi dans l'armée et je ne me sens pas du tout insulté par le texte. Bien au contraire."

Après la performance jouée devant une salle quasi vide, John Malkovich, qui se dit apolitique, s'est étonné de cette réaction. « Le monde vit des temps étranges où les désirs de censure sont de plus en plus forts », a-t-il commenté dans un triste sourire.



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