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Photo du rédacteurLe Fantôme de la liberté

Vojin Pašić, écrivain, poète et médecin rejoint la grande bleue





Vojin Pašić, écrivain, poète et docteur en stomatologie s’est éteint à seulement 56 ans.


Né en 1966 à Bihać en Bosnie-Herzégovine il s’est éteint à Pula en Croatie où il s’était amarré après la guerre qui a creusé de profondes cicatrices, mais sa joie de vivre l’emportait affrontant toutes les haines possibles et imaginables : « L’humanité ressent le désir pour l’illusion. Hélas, les puissants, les patriarches, les sauveurs et les généraux s’imposent et voilà que l’histoire qui s’installe est sanglante. Et ce n’est pas prêt à changer. »


Le journaliste Zoran Angeleski évoque ces soirée lorsque Vojin Pašić avec un grand talent de comédien récitait à table des tirades entières des tragédies de Shakespeare, et juste après par ses remarques lucides et spirituels amusait la galerie comme personne faisant preuve de sa grande sensibilité et d’une profonde chaleur humaine, et souvent les manifestations de l’essence vitale, aussi bien positives que négatives lui tiraient des larmes aux yeux.


Pour expliquer comment il conciliait sa logique de médecin avec son travail littéraire : « Prenez le livre de l’histoire de médecine, vous le lirez comme un roman des plus imaginatifs. L’étude de l’anatomie n’est pas dénué de l’éros intellectuel. Tout comme la physiologie. Le diagnostique implique le traitement des données, mais il vous faut de l’imagination pour les relier et trouver le bon diagnostique. Comme dirait Tchekhov : "La médecine est ma femme légitime et la littérature, ma maîtresse ; quand je suis fatigué de l'une, je passe la nuit avec l’autre." »


Par dessus tout il était fasciné par la mer. Dans toute son émanation esthétiques, transcendantale, hautement métaphysique, philosophique, poétique. D’où sa passion pour le plongeon dans la grande bleue, et de son recueil de poésie Ici, où s'arrête la mer et la terre attend il disait : « C’est une citation de Camões. Il n’y a pas de civilisation, qui une fois arrivée à la mer n’aurait pas été séduite au point de vouloir retourner sur le continent. C’est ce désir éternel de l’homme, l’appel du sud, de l’idylle, de l’Arcadie. C’est un chemin anthropologique renversé du poisson. Tous le monde n’acquiert pas la Méditerranée à sa naissance, c’est un choix qu'on fait à l’âge mûr, comme un mariage. »



RIP



Vojin Pašić



Zoran Angeleski

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